Diverses unités de chars sont intervenues dans le secteur des combats.
Ces unités ont joué un rôle déterminant quand elles étaient employées judicieusement. Elles ont dû parfois faire de longs déplacements, souvent inutiles (hélas !), perdant ainsi un temps précieux, entraînant une usure accrue du matériel et une fatigue abusive pour le personnel. C’est la conséquence de l’entêtement des hauts responsables à faire du char un appui de l’infanterie et non un moyen de combat indépendant, ajouté à la médiocrité de nos moyens de communication.
Exemple du 41° Bataillon de Chars de Combat appartenant à la 3° Division Cuirassée :
Autour de Stonne, les 41° et 49° BCC avec des chars lourds B1bis, les 45° et 42° BCC avec des chars moyens H 39, les 4° et 7° BCL avec des chars légers : FCM, le 10° BCC avec des R 35.
Le 41° BCC était une unité de chars lourds (31,5 t) : des B1bis.
Le B1bis possédait :
- Un excellent blindage (60mm à l’avant)
- Deux canons : un de 75 et un de 47 en tourelle
- Deux mitrailleuses
Mais il était lent (28 km/h) et gourmand en carburant (100 l/100 km), d’où un rayon d’action limité (130 Km). L’utilisation du canon de 75 exigeait que le char soit dans l’alignement de la cible (d’où manœuvres). Le système de direction-pointage (Naëder) était fragile et nécessitait un apport fréquent d’huile de ricin (qu’il fallait trouver!). De plus, beaucoup d’unités (dont la 3° DCR et le 41° BCC) ne possédaient pas de véhicules de ravitaillement en carburant. Il fallait utiliser des fûts de 200l et pomper le carburant à la main (pompe Japy), ce qui était fort long. Les liaisons radio étaient problématiques : pannes fréquentes, et on ne devait transmettre qu’en morse !
Dans ces conditions, les longs déplacements entraînaient pannes sèches, pannes radio, difficultés de conduite (Naëder) : sources d’accident et d’immobilisation, ce qui en faisaient de belles cibles pour l’aviation ennemie ! C’est ainsi qu’il faut lire les déplacements effectués par le 41° BCC retracés sur la carte ci-dessus.