La guerre et l’attente 1939-1940


Les Alliés – Angleterre et France- ont adopté une curieuse attitude face à l’arrogance de Hitler et à la montée des dictatures autour de nous : Italie – Espagne:

  • Reprise de la rive gauche du Rhin (7 mars 1936 )
  • Annexion de l’Autriche (13 mars 1938 )
  • Annexion des Sudètes ( Tchécoslovaquie) (30 septembre 1938)
  • Éclatement de la Tchécoslovaquie  : Slovaquie avec Mgr Tiso alliée d’Hitler – Tchéquie avec Hacha sous la protection de Hitler ( mars 1939 )

Ils ont pratiquement laissé faire, se satisfaisant de promesses pourtant jamais tenues …
Quand Hitler décide d’attaquer la Pologne, le 1 er septembre 1939, l’Angleterre et la France font cette fois jouer leurs engagements vis à vis de la Pologne : ils déclarent la guerre à l’Allemagne conquérante le 3 septembre

Question majeure : comment apporter une aide efficace à la lointaine Pologne ?

  • L’envoi d’avions initialement envisagé (des Amiot) est rendu impossible par la rapidité de la progression allemande et l’occupation des aérodromes
  • L’attaque de l’Allemagne pose problème :

CarteStrategieFrance
Comme la Belgique s’est déclarée neutre et que les Alliés se sont portés garants de sa neutralité, ils s’interdisent toute action offensive vers le nord de l’Allemagne, là où les fortifications de la ligne Siegfried sont à peine ébauchées ; côté Est (Alsace), une offensive ne présente aucun intérêt.
Il ne reste donc que le secteur entre Rhin et Moselle, là où, face à notre ligne Maginot, la ligne Siegfried est la plus efficace.

Nous n’avons donc que deux alternatives : soit attaquer le secteur le plus fortifié ( en Sarre), soit attendre une attaque allemande pour y répondre, car dans ce cas, la Belgique nous appellera à l’aide.

Situation invraisemblable, erreur politique funeste !

Or les politiques étaient pourtant informés : une note du 28 mars 1939 au Président du Conseil exposait :
«  La frontière franco-allemande est barrée par la ligne Siegfried. Nos moyens actuels ne peuvent nous permettre de la rompre que sur une faible étendue. En admettant même que nous parvenions à y pratiquer une brèche assez large, l’exploitation que nous pourrions faire de ce succès ne saurait menacer gravement le Reich. Elle consisterait dans l’occupation de régions peu intéressantes. »

La Sarre est donc le seul endroit où nous puissions intervenir. Hélas, au moment où nous déclarons la guerre, rien n’est prêt pour une telle opération ! Il faut rassembler des divisions, les amener sur place, amener matériel et munitions…QUINZE jours avant de pouvoir lancer une offensive et TRENTE jours avant de pouvoir attaquer la ligne Siegfried !!!

La rapidité de l’intervention allemande en Pologne est telle que l’offensive sur la ligne Siegfried est stoppée le 12 septembre par le Conseil Suprême interallié d’Abbeville.

L’opération SARRE est un échec ; la ligne Siegfried (Westwall) s’est montrée efficace.

Sur le terrain :

Avance de l’armée française à l’Est de Forbach et au Nord de Sarreguemines (Warndt) : quelques km, 8 au maximum, en fonction des saillants de la frontière.
Sur toute la frontière, c’est un no man’s land : ponts sautés – villages évacués -champs de mines- maisons piégées – observatoires divers – tirs d’artillerie sporadiques.

Pendant des mois : patrouilles – embuscades – destruction d’observatoires – coups de main réguliers – prise de prisonniers.
CarteAttente
L’hiver 1939/40 est très rude – 30 ° : les hommes et le matériel en souffrent. Les unités viennent à tour de rôle se frotter à l’ennemi pendant une période d’environ un mois.

Le bilan de huit mois de cette curieuse guerre se solde par 98 officiers et 1750 hommes mis hors de combat.

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