Du 15 au 18 mai : la 2° Division Légère de Cavalerie stoppe la X° Panzerdivision sur l’axe Stonne – Beaumont
Après la percée de Sedan, une ligne de résistance est définie sur l’axe Stonne-Beaumont-Laneuville-Stenay. La 2° Division Légère de Cavalerie est la première sur place. Voici sa composition :
Le 14 mai
Alertée le 13 mai au soir, les éléments de la 2° DLC, retour de Belgique, arrivent progressivement sur le secteur La Besace-Beaumont le 14 mai. Le 18° Régiment de Chasseurs se positionne au nord de Sommauthe, le 5° Régiment de Cuirassiers à sa droite, vers Beaumont. Sommauthe et ses environs subissent des bombardements aériens toute la journée.
En fin d’après-midi, l’essentiel est en place :
Le 3° Dragons relève les Chasseurs au Nord de Sommauthe. L’artillerie est en place au sud de Sommauthe
La Besace est défendu par des éléments du 205° RI (71° DI). L’arrivée de la 1° DIC sur Beaumont entraîne le report des Cuirassiers vers les bois du Grand Dieulet.
Le 15 mai
À l’aube, une attaque ennemie, appuyée par des chars (X° PzDiv) venant par la vallée de l’Ennemanne, rejette le 205° RI au sud de La Besace. À 6h, une contre-attaque française montée avec les chars …. du 3° BCL repousse l’ennemi qui progressait vers Yoncq. Une partie des chars avance sur les crêtes Est de Yoncq qui dominent.
Le 3° Dragons s’installe en forêt de Sommauthe, face à La Besace. Il crée deux barrages antichars, en dessous de La Bagnole et près de Warniforêt.
En fin de matinée, 3 engins blindés ennemis débouchent du Bois de Raucourt et s’avancent sur la route vers Warniforêt où ils font demi-tour. Ils sont accueillis au retour par nos canons de 25 : 2 s’enflamment et le 3° s’échappe vers La Besace.
A 13 h, une colonne de blindés progresse de La Besace vers Yoncq et la ferme de la Harnoterie, PC du 12° Régiment de Zouaves. Des tirs d’arrêt de l’artillerie (1° groupe du 1° RAC) mettent 6 chars en feu, en bloquent 8 et provoquent le repli des assaillants.
À 14h, une nouvelle attaque, massive de chars (six de front) se dirige vers la cote 207. Les antichars postés en forêt en détruisent 8. Mais les tirs concentrés sur les lisières causent des pertes sensibles dans nos rangs. Des accrochages ont lieu autour de Yoncq défendu par le 12° Zouaves qui résiste et détruit plusieurs blindés avec ses canons de 25. Les tirs d’arrêt de l’artillerie bloquent toute progression de l’infanterie bien en vue sur le plateau.
À 15 h démarre la contre-offensive Roucaud qui dégage Yoncq et avance jusque Pourron et Mouzon. Le 2° RAM et un escadron mixte : AMD + motos renforcent le 12° Zouaves à Yoncq. Mais l’ennemi bien renseigné des mouvements de nos troupes par ses mouchards engage l’aviation en fin de journée : elle mitraille tout ce qui a été repéré.
La journée a été chaude, l’ennemi a partout été tenu en échec et a subi des pertes sensibles en hommes et en matériel.
Le 16 mai
Une contre-attaque est prévue à 13 h sur La Besace avec le 12° BLM et l’appui de l’artillerie, mais des attaques aériennes surviennent sur les zones Nord de la forêt où les mouvements ont été repérés par le mouchard. Ils causent des pertes au 3° Dragons et au 5° Cuirassiers De plus, des chars s’embourbent dans les terrains humides en lisière de la forêt. L’attaque est toutefois maintenue. Le 3° Dragons atteint la route de Beaumont ; à gauche, le 2° RAM progresse et l’escadron moto parvient à La Besace et repousse les groupes ennemis en place. Mais trop isolé, il est rappelé à la nuit sur ses positions initiales. Les avant-gardes de la 6° Division d’Infanterie Coloniale arrivent en soirée pour préparer la relève.
Le 17 mai
Diverses patrouilles ennemies d’engins blindés viennent tâter notre résistance en divers endroits du Bois de Sommauthe. Des attaques aériennes bombardent nos positions en forêt. La 6° DIC arrive à l’est et relève le 18° Chasseurs au Bois du Dieulet. Mais ces mouvements sont vite repérés et mitraillés par des Stuka vite alertés. En fin de matinée, les avant-gardes de la 6° DIC (5° RICMS) arrivent au Mont Damion en plein bombardement et en pleine attaque ennemie. Des infiltrations ont lieu entre le 67° RI (Cendrières) et le Bataillon Monthélie (3° RDP). Vers 17h, le groupe Monthélie est en difficulté. Les Sénégalais surpris se débandent en forêt, mais sont récupérés et rassemblés en lisière sud avant de remonter en ligne. En fin de journée, la situation est stabilisée.
A noter: La X° PzDivision est rappelée à Montcornet par Guderian, furieux des débordements de ses collègues et de l’ordre d’arrêt de Hitler. Le régiment Grossdeutschland, épuisé, est relevé par la 16° ID sur La Besace-Stonne et la 24° ID sur le Mont Dieu.
Le 18 mai
La 6° DIC assure la relève complète de la 2° DLC qui est maintenue en arrière, en 2° ligne de défense. Hélas l’attaque générale ennemie entre 16 et 17 h, sur tout le front du 3° RDP, permet des infiltrations en divers endroits. Des flottements se produisent à nouveau au sein du 5° RICMS chargé de la relève, souvent par manque de liaison ; certains se débandent et sont à nouveau récupérés, rassurés et remis en ligne.
Le 3° RDP doit se maintenir afin de rétablir la situation et le calme nécessaire à la relève. Ce calme revient en effet à la nuit, permettant les passations de consignes et l’occupation des positions par la 6° DIC.
La 2° DLC peut alors gagner les positions assignées autour de Verrière, Oches, Saint Pierremont, panser ses plaies et effectuer les réparations indispensables.
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